Prothèse de la hanche

Émergence de la nécessité d’en venir à une opération

Pierre, Paris, 72 ans au moment de l’opération 

Le ressenti de douleurs dans la hanche gauche est allé crescendo au fil des années, au point, certains jours, de rendre la marche pénible et difficile. En octobre 2019, une radio a montré une coxarthrose venant compléter le diagnostic antérieur (kyste du labrum). 

Au cours du premier semestre de 2020, les douleurs étaient moins omniprésentes, d’autant que le premier confinement ne se prêtait pas aux longues marches. Mais dès le début de l’été, le retour des douleurs, fortes, insistantes, m’a incité à refaire une radio, laquelle révéla une rapide dégradation : la coxarthrose étant arrivée au stade IV (disparition focale de l’interligne articulaire en antéro-supérieur), le radiologue en a conclu que je relevais désormais de l’opération. 

Redoutant que le handicap ne s’installe, je fus rapidement convaincu de la nécessité d’en passer par une prothèse de hanche, la difficulté alors étant à la fois de trouver un chirurgien, d’opter pour une technique et de profiter de l’accalmie dans la pandémie de Covid pour essayer de passer entre les gouttes, avant le retour d’une prévisible saturation des hôpitaux.

Le choix d’un jeune chirurgien et d’une nouvelle technique d’opération en ambulatoire
Pour le choix du chirurgien, comme celui, lié, de la technique opératoire, j’ai disposé de trois sources : les conseils de mon médecin traitant, les conseils d’un ostéopathe (médecin) et la
recherche sur Internet, outil que je sais manier avec le regard critique nécessaire.
Mon médecin traitant m’avait donné l’indication d’une clinique privée réputée, dirigée par un chirurgien réputé par les mains duquel était passé l’un des confrères de son cabinet médical.
L’ostéopathe m’avait orienté vers un hôpital privé, l’un des lieux de référence pour ce type
d’opération.
La recherche sur Internet a été assez longue car je voulais d’abord comprendre en quoi
consistait l’opération et c’est ainsi que j’ai appris qu’il y avait sur le marché plusieurs
techniques possibles avec des évolutions récentes, en particulier l’opération en ambulatoire.
Désireux de passer le moins de temps à l’hôpital, que ce soit pour éviter le Covid ou des
maladies nosocomiales, ma recherche a mis l’accent sur les conditions de l’opération en
ambulatoire. La clinique privée réputée conseillée par mon médecin traitant en parlait, mais ne la mettait pas en pratique ; et le chirurgien recommandé semblait avoir un âge assez proche du mien.
Á la suite de quoi, mon attention s’est fixée sur un article en ligne indiquant qu’un jeune professeur de La Pitié-Salpétrière avait réalisé en France la première opération de hanche en ambulatoire. C’était le profil que je recherchais pour cette opération : la jeunesse relative, la maîtrise de techniques nouvelles. Son parcours de formation acheva de me convaincre : né en Algérie, formé en France et en Grande-Bretagne, trilingue, passé aussi par une école d’ingénieurs, spécialisé dans des techniques de pointe (activité chirurgicale de prothèse totale de hanche du sujet jeune basée sur la précision de la reconstruction tri-dimensionnelle de la hanche).
Ensuite, les choses sont allées très vite : une fois mon choix effectué, au cœur de l’été 2020, j’ai eu la chance de trouver rapidement un rendez-vous avec ce chirurgien, en pleine canicule, au lendemain du week-end du 15 août, à La Pitié.

J’avais fait un choix sur la base de la maitrise d’une technicité, il me restait à évaluer la
dimension humaine de ce médecin. Là encore, j’ai eu la chance d’avoir quelques indications probantes. La veille du rendez-vous avec ce chirurgien, il m’appela au téléphone pour me demander s’il était possible de reporter notre rendez-vous de 24h (en raison d’une intervention en urgence non programmée), car ayant appris que je n’habitais pas régulièrement à Paris, il s’inquiétait de savoir si cela allait me poser problème. Ce premier contact direct fut pour moi une heureuse surprise, car, selon mon expérience antérieure des professeurs de médecine, la pratique dans ce genre de circonstances, consiste en un appel téléphonique passé par un secrétariat. J’y ai vu une forme nouvelle de contact avec le patient, un renouvellement générationnel bienvenu.
La première rencontre avec ce praticien s’est aussi bien passée : considérant lui aussi que je relevais de l’opération, il m’a expliqué en quoi elle allait consister et la technique qu’il
comptait employer, compte tenu de mon âge, de ma condition physique jugée satisfaisante et de mon espérance de vie. Il prôna l’absence d’emploi de ciment entre la prothèse et l’os, afin d’obtenir une implantation plus durable et solide, au prix de précautions post-opératoires particulières (en particulier, utilisation prolongée des cannes anglaises, afin de moins appuyer sur la jambe opérée). Et, lui que j’avais initialement repéré parce qu’ayant pratiqué en France les premières opérations en ambulatoire m’indiqua qu’il préférait me garder à l’hôpital au moins une nuit, pour plus de sûreté (in fine, j’y ai passé deux nuits). J’étais allé rencontrer ce chirurgien pour valider le principe d’une opération dans un avenir proche, mais je n’imaginais pas qu’il allait me proposer une date dans moins de 15 jours, le 2 septembre. Cela bouleversait un peu mes plans, mais après quelques secondes de réflexion, j’ai accepté cette opportunité, à la suite de quoi, il me donna une ordonnance pour aller faire une radio tridimensionnelle dans un centre voisin, ainsi que ses coordonnées personnelles pour le joindre (mail et numéro de portable) : là encore, ce fut une surprise car, à l’évidence, cela tranche sur la pratique habituelle des professeurs de médecine.

L’opération

L’opération a donc eu lieu le 2 septembre 2020. Sous anesthésie générale, elle a duré environ une heure et demie : une incision d’une dizaine de cm, suivie d’un écartement des muscles pour atteindre l’os et l’articulation.
Au réveil, la douleur était peu perceptible, contenue par les médicaments ; mais, à l’hôpital comme dans les jours qui suivirent après mon retour chez moi, ma préoccupation première était avant tout d’éviter toute manœuvre malheureuse susceptible de compromettre le bon aboutissement de l’opération ; chaque déplacement, en particulier chaque levée du lit, était problématique, de même que toutes les toilettes.
La marche avec les cannes anglaises a été initiée à l’hôpital dès le 1 er jour ; j’ai ensuite appris à m’en servir plus rapidement, y compris dans les escaliers de mon appartement. Par précaution, je me suis aidé de ces cannes anglaises pendant 5 semaines.
Je suis resté principalement alité pendant une dizaine de jours. Tous les jours, une infirmière passait pour changer le pansement ; c’est au bout de 15 jours qu’elle a retiré les fils résorbables de l’incision.

La reprise d’une vie normale
Une des conditions du succès de l’opération consiste à retrouver une bonne forme physique : marche, vélo d’appartement, montées et descentes d’escaliers, exercices physiques, yoga.

J’ai eu deux visites de contrôle avec le professeur Sari-Ali, la première un mois après
l’intervention, la seconde un an après. Lors de cette dernière, en septembre 2021, regardant les radios, me voyant marcher, agir dans différentes postures et écoutant mon ressenti, il
conclut l’examen en me disant qu’il considérait que j’entrais dans la catégorie de ce qu’il
appelle « les hanches parfaites » et qui, visiblement, d’après les statistiques générales comme les siennes (apparemment très supérieures à la moyenne, du fait de la technologie 3D dont il a été le premier introducteur en France), ne relève pas de la totalité des cas (même si, dans la grande majorité, cette opération est un succès et une libération pour les patients). Il ajouta qu’il comptait utiliser la radio de ma hanche comme cas d’école…
J’ai donc retrouvé les conditions d’une marche normale, oubliant l’existence de cette prothèse.
J’envisage de me remettre prochainement au ski.

Professeur E. Sari-Ali, 01 42 17 70 52 (rendez-vous sur Doctolib)

https://www.doctolib.fr/chirurgien-orthopediste/paris/elhadi-sariali
Groupe hospitalier La Pitié – Salpétrière
47-83, boulevard de l’Hôpital 75013 Paris

https://pitiesalpetriere.aphp.fr/